Joyeux Noël à La Seyne , La droite s’étripe en famille et en public
Ils n’auront pas tenu deux ans la barre ! Voilà leur belle “unité” qui vole en éclats, la maire mise en minorité, des adjoints qui lui échappent et forment un groupe de 22 sur 35 ? Avec menace de plainte en diffamation de celui qui se croyait déjà en haut de l’affiche.
Deux jours après les révélations sur le grand “ex-patron” varois des LR qui a claqué la porte avec fracas et rejoint Macron, voilà qu’il se trouve rattrapé par la justice depuis qu’il se fait nourrir et blanchir aux frais des contribuables par…le conseil départemental ?
Madame Bicais lui doit sa promotion tout en restant aux LR tiraillés entre Macron et l’extrême-droite. Elle a perdu la confiance d’une majorité de son camp disparate et ne s’est pas montrée à la hauteur en laissant le dernier conseil municipal dériver vers un règlement de comptes politiques sur le thème de “qui a le droit d’être candidat aux prochaines législatives” ? Rien à voir avec l’ordre du jour et avec ce que les Seynois attendent de leurs élus locaux.
Comme elle ne s’était pas montrée à la hauteur avec son 1er adjoint, JP Colin dérapant rapidement par des considérations idéologiques publiées de son propre chef dans une lettre tenant des propos graves vis-à-vis du tissu associatif et politique seynois qu’il jugeait trop complaisant à l’égard du “séparatisme” ambiant. “Sus à l’islamo-gauchisme toléré par l’ancienne municipalité”, accusait le provocateur !!
La maire s’était désolidarisée “de tels propos indignes” reconnaissait-elle, le 1er adjoint se montrant quelque temps plus discret tout en ne cachant pas sa préférence pour un seynois en vue des législatives à venir, nommé G. Capobianco en l’occurrence.
Plus récemment, le 21 octobre, le 1er adjoint récidivait en prenant publiquement à partie TPM, donc son président. Sur une pleine page de VM il opposait le soutien de la région (à la ville de La Seyne) “à un manque de fluidité à TPM” ? Il reprochait à TPM de n’avoir pas soutenu la liste seynoise victorieuse aux municipales. Véritable déclaration de guerre à laquelle Falco répondait sèchement le lendemain en y voyant “une voix discordante gonflée d’égo et d’aigreurs anciennes.”
Colin n’ignore pas que Falco est sous la menace d’une sanction judiciaire. En quittant les LR il n’est plus celui qui faisait les carrières des uns et des autres en donnant les investitures.
On voit déjà où se situent les préoccupations de certains adjoints : leurs ambitions politiques avant tout, leur carrière d’abord et l’on sait à quel point les intéressés vont s’investir pour cela. Sur fond de désaccord politique juste après le positionnement de Falco en faveur de Macron, accentuant le fort malaise qui secoue le parti de droite dominant le Var depuis 40 ans. Mais il ne quitte pas la grande “famille” libérale.
La situation des CNIM très préoccupante, les agents municipaux et leurs revendications, la fermeture des urgences de George Sand, de la maternité et d’autres services, le logement social sacrifié, les retraités évincés de leur local, la pauvreté, l’exclusion qui explosent et creusent les inégalités, les jeunes en mal d’avenir… ce ne sont vraiment pas leur tasse de thé…comme l’a si bien exprimé l’élu communiste Anthony Civettini
Débordée par ses troupes lors de ce conseil pugilat qui s’était achevé par l’éclatement de son groupe, le sang de Mme Bicais n’a fait qu’un tour. Remontée comme une pendule, elle a voulu se montrer à la hauteur et faire respecter la hiérarchie : elle retire ses délégations à son 3è adjoint qu’elle accuse “d‘intimidation, de sectarisme et de sexisme“!
Dès le lendemain, par voie de presse, le présumé candidat député lui faisait savoir qu’il restait toujours candidat et qu’il allait porter plainte contre Mme la maire pour diffamation publique. Tout en assurant qu’il continuera de soutenir le programme dont elle est la garante ? Un “Je t’aime, moi non plus” en quelque sorte, avec une sortie savoureuse : “laissons le caniveau à d’autres” pendant qu’ils s’envoient à la figure tout ce qui leur vient à l’esprit ???
Ainsi s’achève leur “lune de miel” devenue leur guerre d’égos qui n’en a pas fini. Ils restent tous.tes au service d’une gestion ouvertement libérale destinée à faire de la ville une station balnéaire dédiée à un public aisé sinon fortuné. Tant pis pour les autres et pour tous ceux et celles qui veulent redonner à la seconde ville du Var sa vocation industrielle sacrifiée sur l’autel de l’austérité et d’une mondialisation gérée par et pour les milliardaires.
C’est le retour de la droite en 1984 à La Seyne qui avait permis la privatisation des services publics municipaux. C’est la même droite qui promet la suppression de 200 000 fonctionnaires, ce que fait aussi Macron qui poursuit la même politique de privatisations par l’asphyxie des services publics, à commencer par la santé et par la réduction des dépenses publiques.
La Seyne, comme le pays, a besoin de changements profonds, d’une autre majorité certes, mais surtout d’un projet progressiste réellement élaboré par une population informée et investie dans la construction d’un programme ambitieux porté par des candidats.tes décidés à réduire les inégalités sociales en même temps que répondre à toutes les urgences écologiques, sanitaires, parce que sensibles à la préservation du cadre de vie de tous dans une ville dynamique, accueillante et solidaire.
René Fredon