Expulsions locatives à La Seyne
Les communistes appellent à la résistance et à la solidarité
THM active les expulsions. A La Seyne dix familles sont sous la menace imminente en ces temps difficiles où s’accumulent les atteintes au pouvoir d’achat d’une grande partie de la population et plus encore des plus démunis. Y ajouter l’expulsion de leur logement pour défaut de paiement d’un certain nombre particulièrement insolvables, ne peut laisser indifférents les locataires et les Seynois.es qui savent ce que veut dire “boucler les fins de mois” en termes de privations.
Les militants communistes seynois de Berthe et de la ville sont mobilisés pour que THM -qui désormais gère les parcs HLM de Toulon et de La Seyne- renonce à cette mise en demeure d’un autre temps. Des rassemblements à la préfecture et récemment au siège de THM à Toulon n’ont pas réussi à convaincre les autorités de renoncer à leur décision qui ne peut qu’aggraver la situation précaire dans laquelle se trouvent ces familles. Elle ne peut l’être qu’un peu plus.
Comme si les familles vivant dans la grande pauvreté étaient responsables des circonstances qui les y avaient jetées et qu’elles devaient se résoudre aux sanctions les plus humiliantes qui soient et qui ne règlent rien.
Le président LR de THM, Mohamed Mahali, adjoint au maire de Toulon qui a pris ses fonctions en janvier 2001 a brossé un tableau contesté en opposant la “bonne” gestion de l’office de Toulon et la situation déficitaire de celui de La Seyne “qui va nécessiter dix ans avant d’être absorbée”, a-t-il expliqué, visant l’ancienne municipalité de gauche.
Marc Vuillemot lui a rappelé que les difficultés de l’office d’HLM remontaient aux années 1980 lorsque la droite (Scaglia puis Paecht) a succédé à la gauche en même temps que la désindustrialisation portait un coup fatal aux finances de la commune et des HLM par répercution gérées depuis par des élus foncièrement hostiles à l’essor du logement social accessible à tous.
Pourtant 70% des ménages sont, théoriquement, éligibles au logement social, à condition d’en construire mais il s’avère qu’à Toulon on n’en a davantage détruit que construit ces vingt dernières années ! De même à La Seyne qui, avec La Garde, avait le plus fort taux de logements sociaux, au-delà des 25%, ce qui n’est plus le cas.
La situation ne cesse de se détériorer, Macron a commençé par réduire les APL en les mettant à la charge des offices, puid il a rendu obligatoires les regroupements d’offices publics et encouragé la vente des logements sociaux pour faire place au marché “libre” et aux investisseurs privés qui n’ont que faire du logement social.
En 7 ans, depuis 2015, dans le Var le parc privé de logements en co-propriété a presque doublé : 16 639 appartements vendus en 2015, 29 343 à la mi-juin 2022 !!!
Les logements sociaux se comptent en dizaines…Les offices publics, sous des gestions de droite, se contentent de ravaler et d’entretenir le patrimoine. Ils prennent prétexte du prix du foncier qui a fait un bond considérable pour justifier la rareté des terrains et des constructions sociales. Mais pour les spéculateurs, ils en trouvent et on les aide à vendre sur plans sur les chantiers qui fleurissent comme jamais. VM du 14 octobre 2022 titrait : “le marché de l’immobilier ne connaît pas la crise”…Sans commentaire. Le Var est en pointe.
Mais il y a toujours 12 000 familles qui attendent dans la métropole : 9 000 à Toulon, 3 000 à La Seyne.
Nos gestionnaires de la pénurie mettent le projecteur sur les “mauvais payeurs” dont il faut se séparer pour être remplacés par des locataires solvables. Ils sont navrés, bien sûr mais “bonne” gestion oblige…Il leur faut aussi en finir avec les logements vacants parfois squattés : il y a tellement de sans abri.
Mais que vont devenir les expulsés ? Ce n’est plus leur problème. Les services sociaux vont prendre la relève mais ils se heurtent au manque de logements d’accueil, d’hébergements d’urgence, même provisoires, de ressources et de reclassement social qui passe …par un toît, une formation, un emploi et des aides sociales ! Des associations pallient les carences de l’Etat et de certaines collectivités locales. Elles limitent les dégâts
La fondation Abbé Pierre attire, année après année, l’attention des pouvoirs publics sur l’aggravation de la grande pauvreté et de l’insufisance des investissements publics consacrés au logement social et à la prise en charge des locataires les plus paupérisés ainsi que ddes sans abri.
A La Seyne, les militants communistes s’efforcent de sensibiliser la population de Berthe et des autres grands ensembles dans un contexte municipal très perturbé, compte tenu des choix politiques délibérés d’une droite hostile au logement social débarrassée du fardeau des HLM et qui donne le spectacle permanent de ses divisions internes de plus en plus irréversibles.
La maire n’aura pas levé le petit doigt pour dénoncer les expulsions décidées par THM qui se succèdent depuis le 22 octobre ! L’extrême-droite non plus. La section du PCF et la fédération du Var ont appelé aussitôt à la résistance, de nombreux locataires se sont mobilisés pour que les expulsions n’aient pas lieu et ils n’ont pas l’intention de laisser se dégrader un peu plus la situation faite aux locataires, aux mal-logés et aux demandeurs dont la liste d’attente grossit en même temps que l’allongement des délais de livraisons au compte-gouttes.
A Toulon Simon Fontvieille, journaliste à Médiapart révèle qu’une plainte pour “corruption et trafic d’influence” vient d’être déposée par l’association Anticor concernant La Beaucaire où les attributions de logements moyennant des pot-de-vin font partie du folklore local et n’étonnent plus personne.
Il s’agit d’un enjeu majeur -le logement social- illustrant les carences politiques d’une droite conservatrice et ses pratiques clientélistes qui viennent de se traduire par la révocation de l’ex-président du conseil départemental en attendant d’autres décisions de justice qui visent le sommet de la pyramide.
René Fredon