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L’Espagne veut tirer l’Union européenne vers la reconnaissance de l’État palestinien….

Israël ne tolère aucune critique, pas même de ses alliés européens. Quitte à provoquer une crise diplomatique avec l’Espagne et la Belgique, en première ligne pour dénoncer les agissements de Tel-Aviv. Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui occupe actuellement le siège de la présidence du Conseil de l’UE, n’en reste pas moins ferme sur ses positions.

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez est le seul dirigeant de l’UE à dénoncer ouvertement « la catastrophe humanitaire » en cours à Gaza….

© OSCAR DEL POZO / AFP

Le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a profité de sa rencontre avec le premier ministre Benyamin Netanyahou, jeudi 23 novembre à Jérusalem, pour confirmer sa position au sein de l’Union européenne (UE) : l’Espagne reste le pays ayant adopté les positions les plus critiques à l’égard d’Israël concernant les bombardements sur l’enclave de Gaza.

« Le monde entier est choqué par les images que nous voyons quotidiennement. Le nombre de Palestiniens tués est vraiment insupportable », a ainsi exprimé Sánchez lors d’une réunion à laquelle participait aussi le premier ministre Belge Alexander De Croo. Contrairement à d’autres dirigeants enclins à adoucir leurs positions en présence du leader Israélien, Sánchez, n’a pas hésité à mentionner l’« urgente » nécessité de « mettre un terme à la catastrophe humanitaire » en cours.

L’Espagne hausse le ton !

Le lendemain, Pedro Sánchez – qui occupe actuellement le siège de la présidence du Conseil de l’UE – et De Croo se sont rendus à Rafah, en Égypte, après s’être réunis avec les présidents palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah et égyptien Abdel Fattah Al Sissi.

À quelques dizaines de mètre du point de passage permettant l’accès à la bande de Gaza, le chef du gouvernement espagnol y a jugé « totalement inacceptable » « la tuerie indiscriminée de civils innocents, dont des milliers d’enfants », avant d’appeler à la reconnaissance de l’État de Palestine.

À ce sujet, il a prévenu que « l’Espagne prendrait sa propre décision » si aucun accord n’était trouvé « ensemble » au sein de l’UE. De son côté, son homologue Belge a qualifié les bombardements sur Gaza de « destruction d’une société », avant d’appeler à mettre un terme à la violence des colons en Cisjordanie « et au massacre d’innocents ».

Des prises de position fortes considérées comme un « soutien au terrorisme » par les autorités israéliennes, au point de créer une crise diplomatique. Tel-Aviv a en effet convoqué les ambassadeurs d’Espagne et de Belgique « pour leur adresser une sévère réprimande », en réponse à quoi les deux pays européens ont fait de même afin de « clarifier la situation ».

Un exemple pour les autres pays européens ?

Moins d’une semaine après avoir été réélu, Pedro Sánchez avait promis que le « premier engagement » de son nouveau gouvernement en matière de politique étrangère serait de « travailler à la reconnaissance de l’État palestinien ».

Sa déclaration, au poste-frontière de Rafah, aux allures d’ultimatum – à propos d’une reconnaissance unilatérale –, intervient à un moment où de nombreux pays occidentaux font face à des critiques tant de la part de pays du Sud que de la part de leurs propres populations pour avoir été trop favorables au gouvernement de Netanyahou. En France, les prises de position du président Macron ont provoqué une opposition jusqu’au sein du Quai d’Orsay.

Avec une Allemagne totalement alignée sur la position américaine dans son soutien indéfectible à Israël, il est difficile d’imaginer que l’Espagne puisse avoir un effet d’entraînement sur le reste de l’UE. À ce jour, seuls sept pays reconnaissent l’État palestinien, parmi lesquels aucun des principaux États membres.

Toutefois, en montrant qu’il existe bien des sensibilités différentes au sein de l’Union, l’Espagne pourrait préparer le terrain à l’arrivée de son homologue De Croo à la présidence du Conseil, le 1er janvier prochain. Tout porte à croire que celui-ci poursuivra la ligne de son prédécesseur, soutenu notamment par sa vice-première ministre, Petra De Sutter, laquelle a déjà appelé à des sanctions contre Israël au Parlement fédéral belge.

Luis Reygada

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Objet : Lu dans L’HUMANITÉ….

 

« Bleu blanc rouge, la France aux Français » : après Romans-sur-Isère, les fascistes défilent à Rennes…

Une semaine après l’assassinat de Thomas, en marge d’un bal dans la Drôme, quatre-vingts militants d’extrême droite ont défilé samedi 25 novembre, à Romans-sur-Isère, afin « d’en découdre ». Dans la nuit de dimanche à lundi 27 novembre, c’est à Rennes qu’une trentaine de fascistes ont défilé aux cris de « on est chez nous » et « la France aux Français ».

Samedi, environ 80 militants d’extrême droite se sont rendus, « pour en découdre », selon la préfecture, dans le quartier populaire de la Monnaie, à Romans-sur-Isère.

La peste brune semble presque aussi contagieuse que le Covid….

Alors que samedi 25 novembre, environ 80 militants d’extrême droite ont tenté de pénétrer, « pour en découdre », selon la préfecture, dans le quartier populaire de la Monnaie, à Romans-sur-Isère (Drôme), d’où sont originaires plusieurs des jeunes mis en cause par la justice pour les violences de Crépol, une trentaine de fascistes ont défilé à Rennes, dans la nuit de dimanche à lundi, en criant « Bleu blanc rouge, la France aux Français », et autre « On est chez nous ». Si certains ont prétendu participer à une « simple manifestation pour Thomas », il ne fallait pas s’y tromper, il s’agissait bien d’une véritable expédition xénophobe.

Les groupuscules d’extrême droite « absous par Ciotti »

Cette nuit à Rennes, ce sont bien des « néo-nazis » qui ont défilé dans les rues, selon Thomas Portes, député insoumis de Seine-Saint-Denis. « Les fachos prennent confiance parce qu’ils observent l’absence de réaction. Couverts par l’extrême-droite, absous par Ciotti, relativisés par une partie de la presse obsédée par le ”grand remplacement”, encouragés par le vote du Sénat sur la loi immigration de Darmanin », écrit Olivier Faure sur X (ex-Twitter).

En effet, dimanche, sur le plateau de BFMTV, Éric Ciotti, interrogé par Benjamin Duhamel, a refusé de condamner la descente de l’extrême droite à Romans-sur-Isère.

Il élude la question, estimant que l’évènement majeur est la mort de Thomas. « Je n’ai pas à commenter des faits que je ne connais pas », évacue ensuite le président des Républicains.

 

Le 18 novembre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait vu le signe d’un « ensauvagement » de la société, un terme régulièrement utilisé par le président du Rassemblement national et député européen Jordan Bardella. Le 20 novembre, c’est Florence Medina, ex-candidate en 2022 du mouvement Reconquête d’Éric Zemmour, dans la première circonscription de l’Hérault, qui avait tout bonnement appelé à des représailles violentes. « Dans les années 1980, il existait des ratonnades – au risque de choquer on peut recommencer », avait-elle osé sur sa page Facebook.

En 2023, les saillies antisémites sont toujours légion à l’extrême droite….

Dimanche, à Annecy, lors d’une manifestation d’extrême droite « en hommage à Thomas », le journaliste Gérard Fumex, animateur du site Librinfo74, a été pris à partie puis roué de coups par des militants, selon Mediapart. Dans la nuit de vendredi à samedi, c’est à Reims qu’une soixantaine de militants avait fait une démonstration de force dans les rues, en réclamant eux aussi « justice pour Thomas ».

À Lyon, jeudi soir, une manifestation interdite de l’extrême droite avait débouché sur une interpellation. Des tags islamophobes ont été découverts samedi matin, à l’autre bout du pays, sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche), avec ces mots : « Justice pour Thomas, ici on est en France. »

le 27.11.23

Théo Bourrieau,  article de l humanité du 27 11 2023 

 

 

 

L’Espagne veut tirer l’Union européenne vers la reconnaissance de l’État palestinien….