Bonjour à tous,
Merci pour votre présence pour cette journée exceptionnelle d’hommage à Missak et Mélinée Manouchian, organisée par le Parti communiste, ici à la Seyne, ville où Missak a résidé et travaillé peu après son arrivé en France, à l’occasion de leur entrée au Panthéon le 21 février.
Plus qu’un simple hommage, cette journée sera avant tout un moment culturel et politique, dont nous espérons qu’elle sera riche en débat.
Afin d’animé cette journée de débat, nous avons invité plusieurs intervenant qui ont accepté de faire le déplacement, et nous les en remercions.
Il y aura Jean-Marie Guillon, historien spécialiste de la Résistance, qui nous parlera ce matin du rôle qu’on joué les femmes étrangères dans la Résistance varoise.
Cette après-midi nous recevrons Gérard Streiff, journaliste et essayiste, qui nous présentera son livre Missak et Mélinée, un couple en Résistance, ainsi que Léo Purguette, président de la Marseillaise, et Denis Lanoy, coordinateur national de la commission culture du Parti communiste, qui discuteront autours d’une table-ronde sur les implication politique de cette entrée au Panthéon.
Toute la journée, vous pourrez également admirer l’exposition « De l’Affiche Rouge au Panthéon », produite par les communistes seynois, et à midi vous aurez l’occasion de déguster quelques spécialités arméniennes.
Nous remercions également le journal la Marseillaise, qui fête ses 80 ans cette année, qui est un journal fondé par la Résistance.
Merci aux partenaires de l’ANACR et du CRNC, dont l’exposition sur la Résistance dans les chantiers est visible.
Merci à la librairie Les papier collés, qui vous propose toute une sélection d’ouvrage autours de Manouchian
Merci à tous qui êtes présents aujourd’hui.
L’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, et avec lui Mélinée, les 23, et toute la Résistance étrangère, juive, communiste, est un moment fort pour tous ceux qui partagent les idées de paix, d’égalité et de transformation de la société portée par les communistes. C’est l’aboutissement d’un juste combat de reconnaissance, notamment porté par Pierre Ouzoulias, sénateur communiste et petit fils d’Albert Ouzoulias, compagnon d’arme de Missak Manouchian.
Il aura fallu un combat tenace, pendant près de soixante ans, des élus communistes au Parlement et d’un comité national de toutes sensibilités à l’exception de l’extrême-droite, pour que l’injustice commise à l’encontre du PCF, soit réparée par l’actuel président de la République.
Sans doute avez regardé la cérémonie d’entrée au Panthéon de Missak Manouchian mercredi soir à la télévision. Vous avez entendu le discours du Président Emmanuel Macron. On ne peut pas en nier la qualité, et l’hommage rendu à Missak, à Mélinée, aux 23. Il n’a rien caché de leur engagement communiste, humaniste, ou internationaliste.
On reconnait là, la maitrise du président de l’art du « en même temps » : être capable, en toute occasion, de produire un discours à même de flatter son auditoire ; et c’est chose faites, les communistes ont été flattés, émus même, que la Nation soit enfin reconnaissante de la grandeur et du sacrifice d’un des leurs, et par la même de tous les autres.
Cependant, On peut déceler dans les propos du Président, une manière de minimiser leur combat. Si comme j’ai l’ai dit, l’engagement des Manouchian y est reconnu, ils sont décrits comme « Enfant de la Révolution Française, guetteurs de la révolution française », c’est ainsi toute une série d’adjectifs qui sont employé, mais dont le sens finit par se perdre, paraissent idéaliste et qui semblent avoir bien peu d’accroche avec le monde contemporain.
Ce discours présente finalement les idées du communisme et de l’antifascisme comme des idées abstraites, historiques, et appartenant à un passé qui est révolu.
Pourtant, la nécessité du combat mené par les héros et héroïnes de l’Affiche rouge perdure encore aujourd’hui. L’extrême-droite est à son plus haut niveau partout en Europe, et porte dans son sillage son lot de projets liberticides, xénophobes, racistes, et anti-sociaux !
L’extrême-droite, en ce qu’elle s’accommode parfaitement bien du capitalisme et du libéralisme économique, jouie d’une certaine complaisance de la part du pouvoir. Voyez la manière dont la majorité est aller chercher les voix du RN pour le projet de la loi immigration !
L’idéologie de l’extrême-droite est donc toujours vivante, et influente. L’antifascisme reste donc un combat parfaitement d’actualité.
Il en va de même pour l’idée du communisme, que défendaient les Manouchian
Alors que les crises successives, l’inflation, la libéralisation, le changement climatique et le chômage affectent de plus en plus durement les français ; Alors que certain, dont le RN, tentent chaque jour de tracer un trait d’union entre le communisme et le fascisme, alors que la guerre menace à nouveau d’emporter l’Europe
Alors le communisme reste l’idée la plus novatrice et la plus moderne proposée à l’humanité.
Le communisme, c’est la prise en compte politique concrète de l’humanisme, de la solidarité et de la liberté. C’est la solution aux contradictions du capitalisme, et aux enjeux climatiques. Le communisme c’est la lutte quotidienne, pour un monde au chacun peut vivre en paix, dignement, et qui permette l’émancipation de chaque individu.
Ces combats, c’était ceux de Missak et Mélinée Manouchian, et ce sont des combats que nous continuons de porter aujourd’hui.
Alors j’aimerai terminer par ces mots, qui furent les derniers de nombres de camarades tombés sous les balles des nazis :
Vive la résistance française !
Vive le parti communiste!
Cyril RELIAUD