HLM Bellevue : des locataires stupéfaits ,THM les met en demeure et sème la colère
La trentaine de locataires des petits logements RDC, accolés de la bien nommée cité Bellevue dominant Toulon, jouxtant la cité GENIN, a été saisie d’une véritable mise en demeure de remettre dans l’état initial les petits logements inspirés des cités populaires de l’abbé Pierre en 1954 qui ont en effet été agrandis et rénovés aux frais de leurs occupants !
Il y a de quoi ne pas comprendre ni accepter une telle information qui vous tombe dessus en plein mois d’aout, sans la moindre information aux intéressés ! Si bien que l’association des locataires, plutôt proche des responsables politiques de THM, tente de les rassurer et de faire cause commune avec des locataires qui se sentent tenus à l’écart d’une telle décision qu’ils ne sauraient cautionner.
Ils ont alerté la presse locale qui a répercuté la réaction des locataires concernés, par des textes et photos substantiels, La Marseillaise le 7 août et Var-Matin le 8 qui fait état de la surprise de la nouvelle directrice de THM Christel Mondolini qui a lancé des audits -dans tout le parc HLM- et donc à Bellevue dont elle dit qu’»il y a des situations alarmantes» tout en précisant «qu’on ne va expulser personne»…
Encore heureux ! Mais là n’est pas le problème. Que la nouvelle directrice veuille vérifier que la sécurité de tous les locataires soit assurée, cela va de soi. Ce qui ne l’est pas c’est que les intéressés découvrent dans la presse qu’il n’y a pas de fumée sans feu et qu’ils auraient dû être au courant en amont. THM a décidé de revoir un bail signé depuis près de 70 ans et que ces travaux étaient connus et tolérés par les directions successives des HLM de Toulon, aux missions élargies depuis peu. (Documents à la clé détenus par les locataires).
Et ils apprennent, sans qu’ils aient été consultés, que la nouvelle direction est en train de leur imposer de remettre dans l’état initial les logements qu’ils ont embellis et agrandis au fil du temps, payés de leurs deniers, moyennant le maintien du loyer, ce qui ne pouvait être ignoré du bailleur.
Ce vendredi 9 une vingtaine de personnes échangeaient à partir de 8h30, en présence de soutiens de LFI et du PCF, du collectif INDECOSA CGT, de Droit au logement, de l’Aval…ils ont constaté que deux agents techniques de THM et d’un huissier étaient missionnés pour visiter des logements.
Il y a de quoi s’interroger ? Une telle précipitation n’a pas de raison d’être, cette dimension humaine et sociale paraît échapper à THM qui décide d’abord et applique ensuite, sans se soucier de l’avis de celles et ceux qui n’ont commis aucune faute en prenant en charge l’amélioration de leur habitat, ce que personne ne peut leur contester.
Un procédé qui en dit long sur la manière dont sont gérés les anciens offices d’HLM par ceux qui s’arcboutent pour ne pas construire de logements sociaux parce qu’ils s’accommodent de la cherté de l’immobilier qui permet de sélectionner la sociologie de nos communes avec celles et ceux qui peuvent accéder à la propriété, tandis que s’allongent les listes et l’attente de logements sociaux, comme c’est le cas notamment dans le bassin méditerranéen
Ce n’est qu’un exemple mais sur qui tombent ici les nouvelles décisions antisociales en cours ? Sur des gens modestes qui payent des loyers modestes après avoir amélioré leur habitat ? THM cherche quoi ? Les écœurer, les faire partir, pour remettre à jour les loyers, supprimer, élever, agrandir l’habitat social, y faire quoi à la place ?
THM ouvre ainsi la porte à de multiples interrogations. D’autant que le rapport prévisions (de logements sociaux) à mises en location ne peut atteindre les objectifs dans un département qui ne veut pas de minima par commune. Et se passerait aisément du logement social. A méditer
René Fredon