On n’avait pas attendu le dernier numéro du bulletin municipal à la gloire de madame la Maire pour mesurer à quel point ses priorités en disent long sur la nature de la politique en oeuvre : le “sécuritaire” d’abord et le remodelage de la ville pour la livrer aux spéculateurs au détriment des attentes sociales en termes de logements, d’emploi, de services publics, de culture, d’environnement, de vie associative et sportive fortement réduite par la pandémie par ailleurs.

L’urgence pour la majorité de droite, c’est de faire adopter “une charte de la laïcité” ciblée vers les cités populaires où se développerait une tendance communautariste qui éloignerait une partie des habitants français de religion musulmane “des valeurs de la République” ?

Drôle de façon de concevoir le “vivre ensemble” ? Non pas qu’il n’y ait pas de problèmes spécifiques dans les cités, de trafics de drogue et d’incivilités, voire de violences inadmissibles. De là à stigmatiser l’ensemble  des Français d’origine maghrébine ou africaine, il y a un pas à ne pas franchir et que la droite de Macron ou de Sarkozy franchit aisément. Sans parler du RN qui n’a plus l’exclusivité du discours discriminant les “étrangers” d’apparence.

Le premier adjoint JP Colin avait poussé le bouchon très loin et donné, dans une lettre très politique, le signal de la reprise en mains des quartiers sensibles. Madame la maire avait bien condamné ses propos et sa démarche mais aucune sanction n’avait été prise. Et surtout, elle “oublie” de rappeler que dans nos cités, le taux de chômage dépasse les 25%, le taux de pauvreté approche les 50%, la formation et l’embauche y sont plus difficiles qu’ailleurs. Mais les contrôles au faciès y sont beaucoup plus fréquents !

Depuis son arrivée Mme la maire n’a eu de cesse de faire de ses prédécesseurs -dont je faisais partie- la cause de tous les maux dont souffrent la commune -mais aussi les autres- et surtout leurs habitants. Elle ne dira jamais que ce sont les politiques d’austérité qui en sont la cause profonde, voulues et pratiquées par les partis de droite au pouvoir depuis 30 ans et, malheureusement, par des majorités sociales-libérales de 2012 à 2017, reniant leurs engagements…”mon seul ennemi, c’est la finance !” (Hollande).

La finance, ce n’est pas du tout l’ennemi de madame Bicais, elle s’en accomode très bien. Je dirais même qu’elle la sert de son mieux. Pour ne prendre qu’un exemple, la question du logement social est édifiante. Dans son bulletin elle justifie le refus des 12 communes de TPM de respecter la loi SRU de produire 25% de logements sociaux dans les trois ans à venir. Ou du moins de les programmer.

Leur faux prétexte : dans nos communes littorales, le terrain est trop cher , je résume ! 11 communes sur 12 de TPM doivent payer une amende en proportion de leur carence. Toutes y sont, sauf une, La Garde, pas grâce à son maire LR mais aux maires communistes précédents.

Pendant très longtemps La Seyne était au-dessus du quota, pour les mêmes raisons, jusqu’aux années d’alternance avec Scaglia et Paecht et maintenant N. Bicais qui combat la loi SRU, comme ses pairs. Et désormais, le logement et les offices HLM regroupés passent sous la compétence de TPM où tous les maires sont LR !

Elle a, non seulement un bulletin mensuel pour sa propagande exclusive, payé par les contribuables seynois, mais le quotidien régional lui offre quotidiennement ses colonnes pour l’aider à se faire connaître en privilégiant sa parole. Ce n’est pas rien.

Ce parti-pris des LR rejoint tout à fait les orientations de Macron et de ses principaux ministres venus des LR, même si c’est l’Etat, par les préfets, qui demande aux communes de respecter la loi. Macron ne peut pas, du jour au lendemain décréter la fin de la construction de logements HLM…c’est évident. Mais il s’y emploie. Les LR veulent seulement aller plus vite, dans le même sens.

Macron fait tout pour qu’il s’en construise le moins possible jusqu’à vendre les logements des HLM…pour favoriser la construction privée, individuelle et collective, notamment dans les zones où la demande est forte et où le prix du sol est très élevé. C’est le cas du littoral méditerranéen.

Il n’y a qu’à voir les chantiers qui fleurissent et les projets immobiliers en gestation.

Mais alors que deviennent les besoins populaires ? 70% des familles sont éligibles à un logement social dans le Var et les listes d’attente s’allongent et s’éternisent. Les circonstances sanitaires qui n’en finissent pas aggravent sérieusement le problème des mal-logés et des pas logés du tout, des plus jeunes aux plus âgés..

Madame Bicais et ses amis leur disent, de fait  : débrouillez-vous ! Nous on privilégie les gens solvables, pas les gens à problèmes

Nous aurons l’occasion d’y revenir

 

Christian Barlo 

 

 

 

 

 

A propos du dernier “VLS” :Com’ et promesses à bon marché