Le budget global dédié, en droit commun, au soutien au monde associatif accuse une baisse de près de 11 % par rapport à celui de 2020.
Une première série de questions se pose donc :
La nouvelle majorité a fait le choix politique de minorer l’appui communal à la dynamique associative. Ou bien a-t-il été prévu une réserve budgétaire permettant d’aider dans les mois à venir d’autres actions associatives dont les demandes ne sont pas encore instruites, et, si c’est le cas, pourquoi, et lesquelles ? Ou bien certaines associations ont-elles choisi de demander moins en 2021, leurs activités 2020 ayant été fortement réduites du fait de la pandémie de COVID ?
Ou y a-t-il d’autres raisons ?
La diminution de plus de 10 % n’est en effet pas uniforme. Les choix doivent être explicités.
Pourquoi les subventions aux associations d’anciens combattants, qui font depuis quelques années un effort important pour le devoir de mémoire, en particulier en y associant des collégiens et lycéens, diminuent-elles de plus de 15 % ? Pourquoi le « Souvenir français », qui entretient depuis 1887 les carrés de notre cimetière dédiés aux « Morts pour la France » et victimes des guerres, n’est-il plus du tout subventionné ?
Nous pouvons bien sûr nous féliciter de voir en revanche bondir de +25 % les subventions aux associations de culture, de patrimoine et d’expression, qui jouent un rôle capital en accompagnement de la politique municipale et métropolitaine menée dans ces domaines, pour l’éveil des consciences, à la beauté, à la sensibilité, au faire et vivre ensemble.
Mais cette augmentation significative se fait pour partie au détriment des aides aux associations sportives, qui voient le budget de leurs subventions réduit de 6 %.
Et surtout au détriment des associations de prévention, d’action socio-éducative et d’animation en direction des enfants et des jeunes, qui accusent une baisse très importante de 18 % de leurs appuis communaux de droit commun.
Ces associations contribuent pourtant à l’occupation active des temps libres, donc à la prévention des déviances par l’éducation complémentaire de celle de l’École, de la culture et du sport, souvent bien seules pour agir en direction des publics mineurs les plus fragiles de nos quartiers populaires.
Ce n’est pas Gérard Beccaria, chargé de présenter cette délibération, qui pourra prétendre le contraire, lui qui a consacré des années de sa vie professionnelle à coopérer avec ces associations.
La nouvelle majorité affirme – et elle a raison – vouloir poursuivre l’action pour prévenir et réduire la délinquance, et voilà qu’elle savonne la planche de ceux qui sont en première ligne pour éviter que la répression ne soit la seule réponse aux déroutes sociales.
Le Maire a désapprouvé son premier adjoint lorsqu’il a qualifié certaines de ces associations de lieux où s’exercerait un soi-disant « islamo-gauchisme », nous voulons croire qu’ elle n’a pas changé d’avis. Et elle doit alors expliquer aux élus et à la population le sens de ce choix très grave.
Nous relevons par ailleurs que 30 associations, aux objets très divers, ne sont plus du tout subventionnées.
Nous imaginons que certaines d’entre elles ont cessé ou suspendu leurs activités, ou ont choisi de ne pas solliciter d’aide communale pour cette année, ou ont omis de le faire.
Mais ce n’est sûrement pas le cas de toutes. Nous avons déjà évoqué le « Souvenir français », mais nous voulons savoir ce qu’il en est d’autres, et notamment « Les concerts classiques seynois », « Culture Plus », « Plurielles 83 », « Le Comité des jumelages », « La Seyne cœur de ville », « Les commerçants du sud », « L’Université du citoyen », « Les amis de Janas », le « Cercle occitan », le « Mouvement pour la paix », la « Ligue des droits de l’homme », les deux anciens offices municipaux – celui de l’action socio-éducative et celui des sports –, et « l’Entente bouliste ».
Nous attendons des explications précises pour ces associations-là, dont nous savons qu’elles sont actives, même si l’épidémie a réduit leur activité.