CNIM en cessation de paiement
“Ce qui devait arriver, arriva… Le naufrage de CNIM, un petit conglomérat industriel (environnement, énergie, industrie, défense /sécurité civile) basé à la Seyne-sur-mer (Var), s’accélère en dépit des efforts de l’État et de ses actionnaires, qui l’ont maintenu jusqu’ici sous perfusion…” écrit le journal économique “La Tribune” en même temps que le quotidien régional VM fait état de la démarche de la direction de mettre l’entreprise “sous protection du tribunal” en même temps qu’elle dépose une déclaration de cessation de paiement par sa filiale seynoise CNIM Environnement & Energie EPC.
Autrement dit, pour la Tribune, CNIM entreprise industrielle de dimension internationale est un “petit conglomérat industriel”…de 2 700 salariés.es (1200 à La Seyne) tout de même, sous-entendu site qui serait déjà mort “malgré les efforts de l’Etat et de ses actionnaires” est-il écrit ? Quels efforts ? Un prêt de l’Etat de 80 millions pour compenser la défaillance à l’origine d’un gros actionnaire britannique et l’absence d’un nouveau partenaire financier ou de plusieurs.
Peut-être s’en trouvent-ils qui attendent que l’action du groupe se dévalorise encore davantage pour prendre le contrôle de la principale entreprise industrielle du Var ?
C’est l’analyse que font les communistes du Var qui ont proposé depuis deux ans que l’Etat se porte actionnaire d’un fleuron industriel qui dispose de compétences technologiques évidentes sur un marché porteur de l’environnement et de l’énergie, pour ce qui est de la fililale seynoise.
En de pareilles circonstances et pour éviter un démantèlement et des suppressions d’effectifs une nationalisation s’impose mais ce n’est pas dans l’ADN du pouvoir macronien et de son ministre des finances, pas plus que dans celle du propriétaire, la famille Dmitrieff, qui pourrait partager le capital avec l’Etat lui-même actionnaire dans plusieurs groupes majoritairement privés.
Sa vocation c’est que les entreprises publiques soient livrées au privé. Mais rien ne l’empêche juridiquement de participer au capital d’entreprises françaises privées fragilisées à un moment donné pour éviter qu’elles disparaissent ou qu’elles se restructurent en réduisant fortement les effectifs.C’est poliquemennt que ça coince.
Lors du conseil municipal de La Seyne, ce vendredi 21 janvier, la situation des CNIM n’a pas éré évoquée par Mme la Maire mais par le groupe des élus de gauche. En leur nom l’élu communiste Anthony Civettini a proposé d’adopter une motion demandant à l’Etat d’entrer en urgence dans le capital. Motion qui a été soumise au vote et adoptée par 17 voix pour, une contre et 31 abstentions du groupe de droite majoritaire qui a fort à faire en ce moment pour le rester ! (1)
Madame la maire ainsi qu’Hubert Falco se disent “mobilisés”, Ce dernier dit en avoir parlé à Castex tout récemment, après avoir écrit à son ami le ministre des finances. Il aurait même osé lui demander “une nationalisation transitoire“. Mais il ne nous dit pas quelle réponse il a obtenue ou même s’il en a obtenu ? Bien entendu, il est navré de la situation, comme Mme Bicais qui n’a pas voté la motion du groupe de gauche ?! La voilà sa réponse ! C’est sa proximité avec les politiques libérales de liquidation/absorption des entreprises industrielles françaises dès lors qu’elles sont en difficultés.
Le directeur du groupe ne manque pas une occasion de remercier TPM et la ville de La Seyne qui suivent, en le déplorant, le processus de dématèlement en cours, sans même en délibérer dans leurs assemblées ni prendre d’initiatives pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités. Président et maire s’en remettant à lui et à la fatalité.
Les salariés.es ont besoin de sentir plus qu’un soutien moral alors que la filiale seynoise s’est déclarée en cessation de paiement, ça veut dire que, pour le moins, des emplois sont menacés. Ils(elles) ont besoin de droits et de pouvoirs nouveaux dans leur entreprise -comme dans toutes- ici et en urgence, d’actes politiques et de mobilisation populaire pour éviter le pire.
Comment parler de reconquête industrielle si on laisse toucher à la plus grande entreprise industrielle du Var ?
La solidarité de tout un département avec tous ses élus.es doit s’exprimer fortement aux côtés des salariés.es pour sauver leur entreprise .
Pour des raisons d’abord humaines et économiques. L’économie doit être au service des hommes, pas l’inverse. Elle doit aussi protéger la planète et cesser de la dégrader !
René Fredon
Rapporteur de cette motion : Anthony CEVITTINI PCF .voir photo ci-dessous
(1) Motion pour le sauvetage de CNIM
Les prêts accordés par l’État n’ont pas suffi : le sauvetage des CNIM est en passe d’échouer. Notre fleuron économique local (1200 emplois) risque le démantèlement. Sa branche «Environnement et énergie» est placée en redressement judiciaire et les salariés sont inquiets du sort qui sera réservé à la branche industrielle.
L’argent public doit servir à soutenir et développer les bassins d’emploi, notamment quand l’activité s’accompagne de transition écologique vers la recherche et la création, le développement de nouvelles activités durables.
Le Conseil municipal de la Seyne-sur-Mer demande à l’Etat d’entrer en urgence au capital de CNIM.
Motion adoptée par 17 voix pour, 1 voix contre et 31 abstentions le 21 janvier 2022.