Le président Marc Giraud va vite en besogne. Dans un message aux 5 200 agents, il vient de notifier la fin du télé-travail et le retour de chacun à son poste, à partir du 2 juin, soit dès la semaine prochaine !
Voilà qui n’a pas manqué de surprendre pas mal de monde. Cette date très rapprochée marque le début de la 2è phase (jusqu’à l’été) où la présence de chacun à son poste de travail devient la règle et le télé-travail l’exception.
Le président souhaite “que nous puissions reprendre tous notre vie d’avant…”
C’est une anticipation audacieuse des consignes nationales même assortie des réserves sanitaires d’usage. Il y a encore pas mal d’agents vulnérables, d’autres face à des problèmes de garde d’enfants. Ils seront pris en compte…assure-t-il.
Certes la tendance au ralentissement de la pandémie se confirme, nous sommes en zone verte mais le gouvernement insiste beaucoup sur les risques d’un déconfinement qui entrainerait un relâchement de la vigilance sanitaire. Et sur la progressivité du retour à “l’avant” qui soit précédé d’une évaluation interne des risques et tant que l’état d’urgence sanitaire n’est pas levé.
Etat d’urgence qui a aussi l’immense “avantage” -pour le pouvoir- de réduire l’expression des colères sociales qui montent à mesure que l’insécurité sociale se répand et s’aggrave sérieusement.
Pour sa part, le syndicat UNSA “ne comprend pas cette décision brutale, arbitraire et dangereuse” . Il considère qu’elle est impossible à mettre en oeuvre et doit faire l’objet d’une délibération de l’assemblée départementale après avis des instances (CT et CHSCT) qui, pour cela, doivent être consultées. Il en a saisi le président et le préfet. Ce syndicat maintient que “le télé-travail reste une préconisation première tant que le risque vital n’est pas levé“.
De son côté, le syndicat CGT, majoritaire au conseil départemental, avait adressé le 18 mai un courrier au président du CD, au préfet ainsi qu’à la présidente du CHSCT et au président du comité technique paritaire, suite à l’annulation du CTP/CHSCT du 7 mai, faute de quorum. Courrier qui demandait la réunion obligatoire de cette instance statutaire dans le cadre du processus de déconfinement et de reprise du travail amorcée.
Courriers restés sans réponse, à ce jour, pas plus que l’instance paritaire ne s’est réunie ! “C’est d’autant plus grave que cette reprise expose les personnels à des dangers inexistants auparavant“souligne la CGT.
Le président Giraud a répondu par cette directive qui n’engage que sa responsabilité personnelle. Le dialogue social a ses limites au Département ?
René Fredon