La conférence nationale est appelée à proposer -ou non- aux adhérents.es la présence d’un.e candidat.e communiste à la présidentielle, dans le prolongement du 38è congrès qui appelait à créer les conditions d’une telle candidature.
Non pour faire de la figuration mais pour rompre avec vingt ans d’effacement du parti à cette élection décisive et exposer la pertinence de nos propositions innovantes, en rupture avec les logiques libérales auxquelles se sont résolus tous les gouvernements de gauche et de droite.
D’ailleurs, le gouvernement Macron ne rassemble-t-il pas d’anciens ministres et cadres socialistes et Verts associés à des cadres LR -aux postes-clés- au nom de la “modernité” qui transcende les partis ? On en connaît le bilan et le sens : haro sur les services publics, les protections sociales, les emplois, le pouvoir d’achat, les droits et libertés foulés aux pieds..! Tout pour le capital.
Les conditions de vie se dégradent, la précarité et la pauvreté se généralisent avant même la pandémie. Elle se déploie, s’amplifie, sème la mort (2,8 millions dans le monde, près de 100 000 en France). Ce qui provoque, à grande échelle, l’angoisse au quotidien, l’incertitude du lendemain sans que l’horizon ne s’éclaircisse.
La transition écologique attendra. Le gouvernement ne tient pas ses objectifs et renonce à prendre en compte l’essentiel de la convention citoyenne pour le climat qu’il avait créee !
Et il faudrait, à lire certaines contributions, que nous nous en tenions à
n’être qu’une force d’appoint, inapte à défendre nos idées révolutionnaires de transformation sociale et écologique face aux désastres annoncés d’un libéralisme à bout de souffle sur toute la planète.
Les catégories les plus fragiles sont les plus touchées. C’est un nivellement par le bas qui attend toutes les autres, sauf les très riches et les inconditionnels de l’exploitation salariale et de la sur-exploitation de la planète, menaçe pour toutes les espèces vivantes.
Notre objectif : recréer l’espoir à gauche. Une gauche qui a failli pendant des décennies, au point de décevoir son propre électorat. Pour le remobiliser encore faut-il répondre à ses attentes en l’associant à la construction d’une véritable alternative progressiste. Ce sont toujours les peuples qui font l’histoire. L’écologie n’a pas fait disparaître la lutte des classes. Elle en fait partie.
Le besoin d’un parti communiste plus influent se mesure à sa participation aux luttes sociales et sociétales et à ses propositions prolongeant les luttes pour leur donner un débouché politique en lien avec leur développement et touchant à l’essentiel : la maîtrise de la finance et de la création monétaire pour une nouvelle utilisation de l’argent associée à des doits nouveaux dans les entreprises et les territoires, un autre mode de production compatible avec les défis climatiques…une véritable sécurité d’emploi, de formation et de revenus, élargissant les principes de solidarité à l’origine de la sécurité sociale…
Tout est mis en oeuvre pour accréditer le scénario classique d’un second tour annoncé. Histoire de démobiliser un électorat dont l’abstention est le signe politique d’une déception de grande ampleur.
C’est justement parce que les idées dominantes paraissent installées et que les idéologies de collaboration de classe n’ont fait que les accompagner que les mécontentements s’accumulent, sans voir d’issue à court terme.
Le PCF doit-il se résigner ou donner à connaître ses réponses à une crise mondiale du capitalisme sans précédent. Aggravée par une gestion de la pandémie révélant sa responsabilité dans le domaine sanitaire public mais aussi sur le fond même de la finalité de nos sociétés.
Ce n’est pas d’un accord de sommet forcément à minima autour d’un leader réformiste qui cèdera face aux exigences des marchés financiers, qu’il faut attendre le miracle d’une mobilisation populaire échaudée tout au long de notre histoire jusqu’à la plus récente. Cela peut même s’avérer contre-productif.
Certes pour les régionales, si elles ont lieu, des accords territoriaux pour conserver et conquérir des sièges et des majorités à gauche, faisant toute leur place aux candidats communistes, paraissent s’imposer dès le 1er tour.
L’enjeu de la présidentielle est tout autre : refuser la fatalité annoncée qui vise à démobiliser les couches populaires ou relever le défi du niveau des enjeux pour sortir des alternances qui ne changent rien pour le peuple sinon en pire.
Notre ambition : créer les conditions d’une véritable transformation sociale. Le constat de notre affaiblissement ne saurait justifier notre mise en retrait mais au contraire susciter le déploiement de notre visée communiste au service du mouvement populaire et de ses aspirations.
La candidature communiste est une première étape nécessaire. Ce qui sera décisif c’est l’engagement de l’ensemble de nos adhérents.es pour contribuer à rendre crédible et visible cette nouvelle donne dans le paysage politique.
René Fredon