Il ne fait que céder à la pression des Toulonnais(es), des riverains, de leurs associations qui, depuis des mois, sont mobilisés, non pas contre le principe d’un amènagement de la rade mais en vue de veiller à ce qu’il soit compatible avec les conditions environnementales et sanitaires que sont en droit d’exiger les habitants éclairés sur les conséquences négatives hautement probables d’un tel projet.
A cela Hubert Falco a répondu que “s’ils ne voulaient pas de fumées ils n’auraient pas de business !”
Propos on ne peut plus méprisant, pour ne pas dire irresponsable, à un moment où les scientifiques du monde entier nous rappellent, après l’échec de la COP 23, que si nous continuons d’émettre autant de CO2 et autres particules dans l’atmosphère, nous faisons courir aux populations ainsi qu’à toutes les espèces vivantes les plus grands risques en termes d’atteintes à notre cadre de vie et à la santé des populations.
De très nombreuses études -notamment du MART (Mouvement Action pour la Rade de Toulon)et de la FNE (fédération nature et environnement), d’AirPACA…ont attiré l’attention sur les pollutions d’une trop grande concentration de gros navires de croisières s’ajoutant au trafic actuel, d’autant qu’ils polluent davantage à quai qu’en mer.
Rappelons que Toulon est une ville portuaire militaire dont la vocation reste, pour des decennies encore, l’activité principale, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne puisse pas co-habiter avec la navigation civile comme cela se fait depuis longtemps. Mais il y a davantage de contraintes et de limites au développement du trafic passager dans la rade, moins pour les liaisons spécifiques de marchandises à partir de Brégaillon.
Quant à la grande plaisance son apport économique est limité, eu égard aux investissements lourds qu’elle nécessite et aux retombées financières très relatives pour le commerce local. Sans compter que les terrains libérés sont des terrains publics de la Défense dont les activités sont de plus en plus privatisées et offertes à des multinationales dont le profit pour les actionnaires est l’objectif principal.
En 2009 H. Falco nous vendait l’attractivité du pôle technologique de la mer qui attirait les entreprises “dans le cadre unique et préservé du siège de la plus grande flotte européenne en Méditerranée”. Etait-ce un prétexte pour transférer à Ollioules la DCNs et récupérer les terrains militaires du Mourillon ? Tout porte à le croire.
Aujourd’hui, la désindustrialisation a coûté cher au Var et à la France et ce n’est pas par le tourisme de grand luxe que nous pouvons compenser et réorienter l’activité économique dans un secteur aussi gourmand en dépenses publiques, en énergies, que généreux…en pollutions de tous ordres.
“Le PCF ne peut soutenir une telle orientation ni un quelconque “plan B”de même nature, tout en souhaitant un développement industriel pérenne et une reconquête du trafic marchandises, passagers et croisières vers des destinations régulières plus nombreuses que se disputent également d’autres grands ports notamment Marseille et Nice.
Nous nous plaisons à souligner que La Ciotat grâce à la persévérance des anciens de ses chantiers navals, militants CGT, a conservé les équipements qui permettent aujourd’hui une activité de construction navale de grande plaisance qui emploie 700 salariés.
Nous soutenons la proposition du maire de la Seyne qui souhaite que tout aménagement de la rade de Toulon fasse l’objet d ‘un schéma général de long terme pour évaluer toutes les possibilités de développement économique compatible avec l’amélioration du cadre de vie et l’impact sur la santé des populations, vivant au coeur d’une rade certes magnifique mais relativement fragile car confinée et contrainte.
La méthode du maire n’est pas la bonne : il doit en tirer les leçons et engager la concertation très en amont sans brûler les étapes et imposer ses vues. Le dialogue exige de la volonté, du temps et de la transparence.
La section de Toulon du PCF