La seconde ville du Var, gérée depuis 12 ans par une majorité rose, rouge, verte avec Marc Vuillemot à sa tête, est l’objet de toutes les convoitises.
A l’extrême-droite, le RN a investi Dorian Munoz depuis fin juillet. Fraîchement arrivé et formé à Fréjus, ce jeune militant de 27 ans n’est installé à La Seyne que depuis 2017. Il veut faire aussi bien que Bardella ou Rachline et se voit “le maire de tous les Seynois”. Très original ? Un de ses objectifs, devinez : la sécurité, vous avez gagné !
A droite, on parle beaucoup d’union LREM-LR-UDI, comme à Brignoles, pas à Toulon où Falco qui ne portera pas le flambeau des LR, en berne aux élections européennes, mais de la “majorité départementale”, aura, à cette heure, une candidate de la droite macronienne, Cécile Muschotti, un candidat RN, un dissident de droite et sur sa gauche une liste citoyenne soutenue par l’ensemble des partis de gauche, incluse EELV.
A La Seyne, la droite s’efforce de s’unir sous le label LREM. Tandis que l’adjointe EELV à la culture de la municipalité sortante, Denise Reverdido, a choisi de soutenir la liste citoyenne et verte de Luc Patentregger avec la bénédiction du secrétaire national d’EELV, David Cormand et de la porte-parole nationale Sandra Revol !!
Ils l’ont donnée à Toulon, jeudi 7 novembre, aux côtés du chef de file local d’EELV Guy Rebec, allié à l’ensemble des partis de gauche qui viennent de sceller un accord pour une liste citoyenne, sociale et écologiste ! Comprenne qui pourra cette stratégie à géométrie variable : à Toulon avec la gauche, à La Seyne contre ? La réaction sévère de la section du PCF n’a pas tardé.
Quatre candidats à droite donc…pour l’instant, dont trois se disputent l’investiture LREM : Serge Daninos, ancien adjoint de l’ancien maire Arthur Paecht, qui s’est fait recadrer par le référent du Var pour “utilisation d’éléments de nom du mouvement sans autorisation”, Sandra Torrès (LR) qui a ouvert deux permanences, le binôme Nathalie Bicais (LR)-JP Colin (Centre droit) et un sans étiquette et “sans idéologie” Patrice Bessone qui veut “guérir La Seyne“…
LFI locale paraissait réticente à faire liste commune avec le maire, gauche républicaine et sociale, qui avait pourtant rejoint la France Insoumise au moment des Européennes. On ne comprend pas bien. Le maire n’a d’ailleurs pas encore pris sa décision, pouvant cependant compter sur ses alliés communistes et socialistes. Il souhaite l’union la plus large possible et le plus tôt possible, ce qui ne dépend pas essentiellement de lui.
Aux dernières nouvelles, la situation pourrait évoluer dans le bon sens pour la gauche seynoise, les rencontres se poursuivent. Ce qui donne de l’audace au Vert…solitaire (c’était tentant) qui savoure le choix d’EELV locale rompant son alliance avec ses colistiers, ce qui n’est pas forcément du goût de tous ses électeurs.
- Patentregger est même un rien provocateur en écrivant que “Marc Vuillemot peut nous apporter son soutien mais il est inenvisageable qu’il figure sur notre liste...”(VM 10/11/19)
Cet ancien adjoint du maire communiste Maurice Paul, en 1995, médecin à La Seyne, avait quitté la politique après une tentative infructueuse aux municipales de 2001. Il avait opté pour le social et l’engagement écologique “non politique” ce qui permet d’être incohérent sans se renier.
La campagne commence à prendre tournure mais n’est pas vraiment lancée, quelques inconnues demeurent, comme on le voit.
L’enjeu pour la ville : la gestion sociale et écologique de sa majorité de gauche, sa sensibilité aux inégalités et son opposition aux choix politiques d’austérité qui privent les populations des moyens de vivre dignement et les communes des moyens d’assurer le maintien et le développement des services publics qui , pour partie, relèvent de ce qui reste de leurs compétences, de plus en plus transférées vers les métropoles.
René Fredon