Les élus de gauche avaient adressé au maire une proposition de délibération portant sur le soutien d’un appel de plus de 200 maires de toutes sensibilités qui expriment l’urgence d’une intervention plus forte de l’Etat dans les quartiers les plus vulnérables relevant de la politique de la ville. Le taux de pauvreté dépasse les 40% dans les 1400 quartiers les plus pauvres de France.
Ainsi que le sont nos quartiers de Berthe et du centre ancien, victimes, plus qu’ailleurs, de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques et sociales. Cet appel visait à obtenir :
.Un fonds d’urgence pour les associations œuvrant pour la jeunesse et les publics en difficulté ;
- Un fonds consacré à l’aide d’urgence (détresse sociale, grande pauvreté, aide alimentaire, pour les villes les plus populaires ;
- Un fonds de soutien à la création de maisons médicales et de centres de santé dans les villes pauvres ou en voie de paupérisation ;
- Un fonds pour la mobilisation des acteurs de l’emploi ;
- La création de 7000 postes aidés « médiation et tranquillité publique » (ASVP, médiateurs) dans les quartiers prioritaires ;
- Le développement d’un plan national de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme dont l’objectif sera de diviser par deux le nombre de personnes en situation d’illettrisme d’ici 2025 ;
- Le lancement de 200 plateformes de mobilité dans les villes les plus enclavées (territoires urbains et ruraux) ;
- Le renforcement des programmes d’éducation aux médias et au numérique dans le secondaire (collèges et lycées) ;
- La généralisation des clauses d’insertion (soit portées par les entreprises elles-mêmes, soit déléguées à un acteur de l’économie sociale et solidaire) dans tous les marchés publics.
Le 18 janvier au conseil municipal, la majorité de droite a voté contre ! Les habitants de ces quartiers apprécieront.
Mais mme la maire n’a pas manqué de suivre l’opération de police de nettoiement à la résidence “Les Vignes” pour montrer son intéret.
Refusera-t-elle les crédits promis par le gouvernement, grâce aux élus qui se battent ? Il se trouve que le 29 janvier se tenait à Grigny (Essonne) un conseil interministériel de la ville présidé par le 1er ministre qui a annoncé (1) des crédits supplémentaires à hauteur de 2 mds d’euros dans plusieurs directions : la médiation et la prévention, la santé de proximité, l’éducation prioritaire, la sécurité et la lutte contre la délinquance, l’insertion, la formation et l’emploi, le logement et le cadre de vie, sport et la culture…
On pourra toujours dire que ce ne sera pas assez et que 2022 approche, le pouvoir politique est en déficit de crédit plus encore dans des quartiers où l’abstention bat tous les records…
Raison de plus pour apprécier ce qui est obtenu comme le fruit de l’obstination des élus de ces villes et de ces quartiers qui nécessitent un investissement financier et humain que les communes, seules, ne peuvent pas assurer. Leurs habitants sont encore loin d’une égalité de traitement et source d’une accumulation de problèmes propice à bien des préjugés, d’une concentration subie, souvent à l’écart des centres-ville ce qui s’ajoute à une misère sociale qui se développe en même temps que les services publics se raréfient.
(1)