TPM-Loi mobilités-BC-27-3-19
La loi d’orientation sur les mobilités (LOM) est censée proposer une réponse structurelle aux fractures sociales et territoriales qui minent nos territoires depuis des décennies…selon Elisabeth Borne, notre ministre auprès du ministre d’Etat, chargée de la transition écologique et solidaire ainsi que des transports.
Il est question d’un “nouveau pacte ferroviaire” qui consiste à privatiser la SNCF sous prétexte de répondre à l’obligation européenne de “libre concurrence” et à régionaliser les investissements et la gestion des TER, au bénéfice du désengagement de l’Etat, tout en poursuivant la fermeture des lignes et des gares, avec leurs personnels, de moins en moins nombreux pour délivrer les billets et accueillir les voyageurs. Au passage, cela ne fait que souligner la nocivité des traités européens qui encadrent ces dispositions, traités qu’il faut révoquer.
Comme il est aberrant d’avoir privatisé les autoroutes plutôt que de disposer des profits engrangés par les sociétés privés et les consacrer à l’amélioration des infrastructures publiques ferroviaires et routières dans le respect des enjeux environnementaux qui doivent nous conduire à la sobriété énergétique.
On est loin des engagements de l’accord de Paris, les manifestations récentes ont montré la prise de conscience de la jeunesse de France et du monde pour interpeler les décideurs politiques sensibles aux lobbys qui résistent aux dispositions urgentes à promouvoir concrètement.
Ce ne sont pas seulement les solutions individuelles de plus grand usage du vélo et le co-voiturage qui vont permettre de prendre la bonne direction mais des solutions collectives priorisant le développement des transports ferroviaires intra régionaux, comme le transport du frêt, et l’usage de nos fleuves et canaux, comme des transports maritimes plutôt qu’aériens en prenant d’abord en compte les réductions de gaz à effet de serre, le bilan carbone.
Ou alors on se raconte des histoires quand on présente la transition écologique comme “l’affaire du siècle” et que le président de la République reçoit la jeune ambassadrice suédoise à l’Elysée pour la féliciter de son engagement pour sauver la planète !
Il s’agit de répondre à un besoin massif de services publics assurant à tous le même droit aux transports tout en réduisant les pollutions qui envahissent nos villes. Pour réduire l’usage, trop souvent contraint, de la voiture individuelle pour pallier l’insuffisance de transports collectifs publics, pas seulement en zones urbaines mais en même temps dans les territoires d’où ils sont absents.
Nous n’en prenons pas le chemin, on en parle mais on retarde les échéances comme pour le glyphosate et tant d’autres pesticides, comme pour l’usage des emballages plastiques que l’on retrouve dans les océans sur des surfaces considérables…Mais on produit une génération de smartphone tous les six mois et les ventes d’armes connaissent un succès qui ne se dément pas !
L’un des moyens de stimuler l’usage des transports collectifs, du moins ceux contraints par l’absence d’autres solutions, c’est bien entendu d’utiliser le maillage historique de notre réseau ferré, unique au monde mais sérieusement dégradé par la priorité qui continue d’être donnée au “tout routier“. Ce n’est pas sa rentabilité financière qui doit primer mais son utilité sociale et son économie en termes de pollutions.
Cela va dans le sens des revendications qu’expriment depuis quatre mois les gilets jaunes et nombre d’élus locaux ou de syndicats qui voient leur territoire isolé perdre de son attractivité naturelle par la raréfaction des écoles, des bureaux de postes, éloigné des hôpitaux et centres de soins, des réseaux de transport collectif …et ses habitants ne compter que sur leur voiture pour faire la moindre course ou aller au travail.
D’où le surcoût et la perte de pouvoir d’achat qui s’ajoute à l’inflation, au blocage des salaires et pensions, aux impôts et taxes. Avec le sentiment d’inégalité de traitement et d’accès aux services publics, qui sont encore présents dont on sent venir la disparition…
Il est un autre argument qui pourrait stimuler l’usage des services publics de transports, plus particulièrement dans les agglomérations : c’est d’instaurer la gratuité pour l’usage quotidien du train régional pour se rendre au travail ou du bus ou du tram, moins polluant, ou du réseau Mistral sur notre Métropole pour les habitants ainsi incités à ne pas se servir de la voiture pour circuler dans la zone desservie.
Ceci ne pouvant être évacué d’un revers de main par les prétextes classiques :
Il faudra faire payer tous les contribuables pour les déplacements d’une partie.
Ou bien, la gratuité c’est l’assistance, ça déresponsabilise les usagers ?
En France, 23 réseaux de transports sur 250 sont gratuits !
Les villes qui ont choisi comme Aubagne ou GAP en PACA ou Châteauroux en centre val de Loire (80 % de transports collectifs en plus) ou celles qui vont choisir la gratuité comme Paris.
Toutes en sont très satisfaites et ne parlent pas de revenir en arrière.
Voilà l’une des solutions écologique au Tout voiture et pour faire baisser notre bilan Carbonne.
Syndicats, associations, citoyens attendent ces prises en compte pour la survie de notre planète et il est urgent d’y répondre et de ne pas tergiverser.
Il n’y a pas de planète de secours ?
Je vous remercie de m’avoir écouté
Christian BARLO , Conseiller Metropolitain et adjoint au maire de la seyne sur mer du PCF