Le Bois sacré…où se perd la droite municipale
Le 1er tour des législatives vient de rendre son verdict : une forte poussée de la NUPES et un net recul de
LREM, plus encore des LR tandis que l’extrême-droite conforte son implantation notamment dans le sud.
Une abstention-record conduit à limiter les triangulaires, ce sera le cas dans le Var. A La Seyne elle atteint 55,6% ! Le candidat LR n’arrive qu’en 4ème position avec 11,2% sur la circonscription. La macronie est en échec, elle doute d’avoir une majorité de députés dimanche prochain.
Cette dégringolade des LR en France et récemment tout puissants dans le Var a des répercussions. A La
Seyne, depuis plus de six mois on assiste à l’éclatement de la nouvelle “majorité” municipale, issue d’une
coalition de la droite très hétéroclite autour des LR. Chaque semaine on a droit à une nouvelle relance de
l’inimitié -le mot est faible- entre la maire N. Bicais et son 1er adjoint, JP Colin par ailleurs conseiller
régional et v-p de la métropole de Toulon et du Var. Mais aussi avec l’ex-3è adjoint G. Capobianco qui se
sont vus retirer leurs délégations après des polémiques publiques qui n’en finissent pas.
La décence voudrait qu’ils(elles) arrêtent ce spectacle qui n’a que trop duré ! Mais non, ils continuent de
régler leurs comptes publiquement aux frais des contribuables, même si la dernière réunion du conseil
municipal du jeudi 9 juin avait lieu à huis clos, selon la volonté de la maire N. Bicais. Dès le
surlendemain, le quotidien régional développait sur une page ce qui oppose les deux élus, théoriquement
du même bord (LR) dans cette grosse affaire immobilière qui porte sur l’amènagement de 350 logements
prévus de longue date.
Rappelons que ce projet immobilier sur la Corniche ne date pas de la municipalité précédente de gauche
mais de celle d’A. Paecht en 2006, projet qui n’avait pas vraiment de finalité sociale à l’origine. Le
promoteur Constructa, se propose toujours d’acheter le terrain à Total, son propriétaire. Il avait prévu 700 logements !
Dès l’arrivée de la gauche, en 2008, le maire, Marc Vuillemot et sa majorité n’ont eu de cesse que de
réduire de moitié la surface constructible de ce projet, de ramener le nombre de logements à 350 dont
40% de logements sociaux ! Madame Bicais devrait en prendre acte plutôt que répandre de fausses
informations pas forcément innocentes. Elle devrait plutôt dire : “merci la gauche !”
Car “c’est la droite, sous la municipalité d’Arthur Paecht et la présidence de Robert Bénéventi du
Schéma de cohérence territoriale (SCoT), qui a classé en 2006 le site en “zone d’urbanisation
dense ” précise le précédent maire.
A force de vouloir enfreindre la loi SRU et de ne pas s’en cacher, madame la maire-architecte
essaie de se parer de vertus écologistes pour faire oublier les pénalités qui tombent sur la ville du
fait de sa carence volontaire à respecter la loi des 25% de logements sociaux dans tout
programme immobilier.
“Sa catastrophique gestion va coûter cher aux Seynois, des dizaines de millions d’euros et les
impôts vont exploser”! C’est son ex-3è adjoint qui le dit et qui parle de la mettre en minorité dès le
27 juin, au prochain conseil municipal ! “Y a de la joie” chantait Charles Trénet.
Sa popularité de maire n’a pas attendu les élections législatives et le score des LR pour décliner.
A La Seyne, toutes les majorités de droite n’ont eu de cesse que de vouloir transformer cette ville
ouvrière en ville balnéaire tournée vers le tourisme haut de gamme, de préférence et au
remplacement de ces cités populaires à faibles pouvoirs d’achat et à fort pourcentage de
population française issue de l’immigration.
Ce qu’une grande partie de la droite et toute l’extrême-droite vivent comme facteurs d’insécurité et
d’inadaptation à nos”valeurs”de blancs et de chrétiens…du moins pour ceux qui restent
nostalgiques de la colonisation.
Les propos tenus par le 1er adjoint suspendu, globalisant le terrorisme islamique avec les soutiens
qu’il suspectait dans certaines associations dont il allait s’occuper, avaient obligé la maire à se
démarquer de lui. Ce n’était que le début de leur “désamour”.
A se demander comment il se fait que Madame Bicais ait pu le choisir comme 1er adjoint, alors
qu’en général c’est l’élu le plus proche du (de la) maire ? Le lui aurait-on imposé ? Peu importe en
vérité. Ce qui compte ce sont les conséquences en matière de gestion et de confiance déjà bien
entamée de la population en général et de celle qui vous a fait confiance en particulier.
Désormais, le groupe majoritaire qui n’avait déjà pas la majorité, est coupé en deux. Il l’aura
encore moins car les divergences s’élargissent au fil des jours. Voilà la maire qui veut mobiliser
les Seynois pour qu’ils la soutiennent contre ce qu’elle présente comme de l’acharnement de son
ex-1er adjoint. Lui, jure de sa bonne foi et de son bon sens dans cette affaire du Bois sacré qui va
coûter effectivement cher aux Seynois, de l’ordre de 20 millions d’euros, a-t-il calculé, la ville ayant fini par “préempter ce terrain sans avoir déposé à temps un projet alternatif crédible”, dit-
il, il ne veut pas porter le chapeau !
Aurait-on affaire à des amateurs (trices) ou à des ambitieux jaloux de leurs prérogatives et
soucieux de leur carrière politique ? Un peu des deux sans doute. Mais quelle image révèlent-ils
d’une équipe qui se décernait toutes les qualités pour chasser la gauche de la mairie et déployer
leurs talents de libéraux très convaincus, démocrates et tout et tout. Ils sont pitoyables et pas
dignes de rester à la tête de la deuxième ville du Var. Ils se targuaient de “légitimistes”. Pécresse a
fait 4,67 à la présidentielle.
Falco avait senti le vent, il a choisi le pouvoir qui avait fait une grande place aux…Républicains
dès 2017 et qui continue. Apparemment ça n’a pas sauvé Macron, de plus en plus impopulaire et
embarqué dans ses dogmes libéraux qui nous enfoncent dans les crises qui se superposent.
Il n’y a que les spéculateurs et les marchands d’armes pour s’en réjouir.
René Fredon