Non aux 1607 h !
Chers agents territoriaux, j’ai souhaité à travers cette contribution vous apporter ma réflexion et mon total soutien sur la mise en place d’une loi qu’il nous faut encore collectivement combattre, qui va vous toucher directement et plus globalement l’ensemble de la fonction publique.
Comment justifier l’empressement de la municipalité seynoise à imposer, sans contre-parties valables, l’augmentation du temps de travail à ses agents territoriaux, sinon par son penchant assumé pour le « fonctionnaire bashing » qu’elle pratiquait déjà depuis les rangs de l’opposition ?
Déjà, le fonctionnaire territorial était à ses yeux une variable d’ajustement budgétaire ! Une même chasse aux fonctionnaires pratiquée désormais de l’intérieur !
L’équipe municipale actuelle profite ainsi de la loi « de transformation de la fonction publique territoriale ..( loi DUSSOLT ex PS et LREM aujourd hui ) pour passer à une durée annuelle de travail de 1607 heures. Cette loi annule tous les accords plus favorables au temps de travail légal qui avaient été négociés dans les collectivités au fil des ans et qui constituaient des acquis sociaux pour les agents territoriaux.
Le rôle des Maires devrait consister à se positionner à rebours de cette réforme territoriale, qui vient fragiliser et précariser les effectifs de leurs communes et à menacer la vitalité de leurs services et de leurs territoires.
Or, Madame Le Maire, vous semblez participer sans broncher à cette démolition de la fonction publique en y étant complaisante ?
On préférera faire travailler davantage les effectifs présents, sans rémunération compensatoire, au lieu d’en recruter de nouveaux pour prétendre, hypocritement, améliorer l’action publique locale !
Il est question de demander aux agents territoriaux de travailler plus sans aucune hausse de leur rémunération!
Une lourde injustice sociale et salariale : le passage aux 1607h engendre une intensification des cadences couplée à une réduction du pouvoir d’achat !
On ne peut d’un côté brandir son « collier de perles », colonne vertébrale du mandat de l’équipe municipale, tout en accentuant la pression sur les agents publics de sa collectivité !
Pour rappel, cantonniers, secrétaires de mairies, animateurs, aides à domicile, agents des crèches et des écoles, des cimetières, de la restauration collective, des centres de santé, de la voirie, de la propreté, des espaces verts , gestion des centres de vaccination, distribution des masques à la population : autant de fonctionnaires territoriaux qui ont fait partie des premiers de cordée dans la gestion locale d’une crise sanitaire d’ampleur inédite.
Autant de fonctionnaires territoriaux qui sont par ailleurs moins bien rémunérés, leur salaire moyen (gelé depuis plus de dix ans) étant inférieur de 400 € nets par mois par rapport à celui des salariés du secteur privé.
Cette attaque frontale contre le service public de proximité, sans lequel la crise profonde que traverse notre pays serait bien moins amortie, représente une régression sociale supplémentaire pour les agents, le statut et la libre administration des collectivités !
Est-ce cela être du côté du service public ?
Est-ce cela, moderniser l’offre de service public ?
Il y a une contradiction et une hypocrisie indécente dans le rapport présenté par l’administration seynoise : en quoi la mise en place des 1607h serait un gage de qualité si l’on prend comme postulat à cette réforme la réduction du nombres de fonctionnaires (moins 57 000 agents visés par la Cour des Comptes) couplée à de drastiques économies budgétaires sur les collectivités locales ?
En accompagnant cette réforme qui a pour seule visée de rationaliser les dépenses publiques, d’imposer des critères de rentabilité, de productivité et de flexibilité du personnel, la municipalité seynoise ne peut désormais plus dissimuler ses réflexes libéraux !
Anthony CIVETTINI
Conseiller Municipal d’opposition – PCF
Non aux 1607 h en Seyne par Anthony CIVETTINI..