Oudéa-Castéra…encore là !
Son mensonge délibéré lui est revenu comme un boomerang. Il a révélé d’énormes scandales qui en disent long sur sa conception de la laïcité : sa critique d’une école publique pour les “paquets d’heures non remplacées” a-t-elle osé, sa promotion d’une école privée catholique d’élite, “Stanislas”, objet d’un rapport de l’inspection générale de l’Education nationale pour des faits de sexisme et d’homophobie resté sur le bureau de son prédécesseur, Gabriel Attal qui était à ses côtés au lendemain de sa nomination au poste de ministre de l’Education nationale en plus de celui de ministre de la Jeunesse et des Sports, des JO et paralympiques !
Elle a reconnu son mensonge pour justifier son changement d’établissement vers le fameux lycée “où ses enfants se trouvent bien et la qualité des savoirs assurée…” ! (1. sa déclaration)
Elle a voulu en limiter la casse, ce n’était qu’une maladresse, voyons. Non, trop tard, c’était un choix délibéré, son réquisitoire est indigne d’une républicaine laïque et plus encore de la ministre de l’EN ! Elle y avait mis le paquet, le ton offensif, en écho à l’assurance dont font preuve ses deux mentors au sommet de l’Etat.
La voilà porte-parole des parents qui ont mis leurs enfants dans une école privée, c’est leur droit. De là à ce qu’une ministre de l’EN en fasse l’apologie en dénigrant l’école publique c’est inadmissible.
Si l’école publique va mal c’est à cause des conceptions du pouvoir libéral et des moyens portés par la ministre. Personnels insuffisants, conditions de travail tendues, promotion de la concurrence entre établissements, entre enseignants, entre élèves pour être plus “performants” afin d’accéder à l’élite des décideurs. Le contraire de l’égalité des chances. Ils en sont au port de l’uniforme. Il vaudrait mieux mettre un enseignant devant chaque classe, en prévoyant les remplaçants. S’il en manque davantage dans le public c’est d’abord de sa responsabilité.
Madame évolue dans les hautes sphères de la société capitaliste. Ses valeurs boursières sont à la hauteur de ses ambitions. Jetons de présence, actions gratuites, assurances-vie…Tout y est dans sa déclaration de patrimoine. Un patrimoine estimé à 7 millions d’euros. Elle a de quoi mettre de côté, elle n’est peut-être pas milliardaire mais elle y pense.
Ses valeurs morales républicaines ont leurs limites. Vite, le patron a bondi à son secours, il ne supporte pas que son choix puisse être discuté, encore moins reconsidéré. C’est dire à quel point son orgueil dépasse ce qui semble tomber sous le bon sens car il ne s’agit pas d’une faute mais d’une question d’exemplarité et de crédibilité, à un tel poste.
Mesurant l’ampleur des dégâts en interne, l’ex directrice générale de la FFT est allée crier “au secours” à ses anciens collègues présidents de fédérations dont une partie a signé une tribune invitant à “prendre le temps de mieux connaître” la super ministre qui succède au ministre prodige qui, forcément, la soutient. Des anciens collègues qui ne pouvaient guère lui refuser un tel service…subventions obligent. (2)
La macronie est empêtrée dans le retoquage de sa loi sur l’immigration et surprise par la manifestation du monde agricole, soutenue par une très large majorité de Français.es. Des voix s’élèvent pour dire leurs inquiétudes se multiplier vu les choix d’austérié renforcés par Macron peu enclin à l’autocritique et grand spécialiste du dire “blanc” le matin et “noir” le soir, sa définition du “en même temps” !
Madame Ouvéa-Castéra peut compter sur la confiance que lui témoigne son collègue de promotion à l’ENA. Il sait qu’il peut compter sur elle pour démanteler nos services publics à commencer par l’Education nationale. Elle a débuté par de hautes fonctions à la Cour des comptes puis chez AXA et Carrefour…
Son recyclage ne nous préoccupe pas. Son maintien à ce poste relève de la provocation, du mépris et de l’irresponsabilité.
René Fredon
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