Pour atteindre les objectifs climatiques
Plaidoyer pour un pôle public de l’énergie
Développer les énergies renouvelables ET le nucléaire : telle est la position singulière à gauche et cohérente de Fabien Roussel si l’on veut tenir les objectifs préconisés par le GIEC de 55% de réduction des GES (gaz à effet de serre) d’ici 2030 et de neutralité carbone en 2050.
Apparemment tout le monde ou presque se dit d’accord alors que les constats traduisent un retard à chaque point d’étape dans les pays les plus pollueurs dont nous faisons partie. Il y a toujours un bon prétexte pour se justifier : la pandémie et maintenant la guerre russe en Ukraine et ses conséquences de long terme.
Bien sûr, cela ne peut qu’aggraver la situation climatique dont on connaît l’origine : la course au productivisme et au consumérisme qui marque les choix de gestion du libéralisme tandis que la famine, la sécheresse, les dérèglements climatiques, les régimes dictatoriaux, les guerres entretienent le sous-développement et les migrations de centaines de millions personnes sur tous les continents.
La France, second pays au monde, après les E-U, pour la part d’électricité d’origine nucléaire (74% en 2021), a produit 507 TWH, un peu plus qu’en 2020 mais un peu moins qu’en 2018 et 19. Les énergies renouvelables atteignant 21,7 % du total, soit 110 TWH en 2021, un peu moins qu’en 2020 mais en progression régulière depuis 10 ans. (un TétraWH équivalant à un 1 milliard de kwh).
Une partie de la gauche propose la sortie du nucléaire et donc refuse, à terme, tout recours à cette énergie pour les dangers que suscitent les centrales nucléaires ainsi que le traitement des déchets. A noter que, récemment, l’UE a classé l’énergie nucléaire parmi les énergies vertes.
En Allemagne, la chancelière Merkel avait décidé de se passer du nucléaire, juste après Fukushima, en 2 011, accident majeur provoqué par un tsunami qui a affecté la centrale mais dont les victimes, autour de 20 000, sont attachées au tsunami, pas à la centrale. Pas de victimes non plus de radiations de faible intensité (Wikipedia). Commentaires et interrogations se poursuivent.
La conséquence c’est que 43,8% de l’électricité allemande est d’origine fossile (lignite, charbon, gaz naturel, pétrole) et que ce pays présenté comme “pionnier” est un des plus gros émetteur de GES et fournit l’électricité parmi les plus chères. Pour le gaz, l’Allemagne achète 55% de sa consommation à la…Russie. (17% pour la France)
Ce qu’on ne dit pas assez sur les énergies renouveables, qu’il faut développer, c’est que, comme elles sont intermittentes et non pilotables contrairement aux centrales nucléaires, elles ont besoin d’ énergies compensatoires lorsqu’il n’y a ni vent ni soleil ! Et s’il n’ y a pas de centrale nucléaire ou hydraulique à proximité, il en faut une au gaz, donc émettrice de CO2 et importée!
On ne peut pas dire que ça nous rapproche de l’objectif “zéro fossile”, encore moins si l’on réduit la part du nucléaire, jusqu’à s’en passer ? Ce n’est pas une question de goût, de préférence mais d’indépendance énergétique. De souveraineté énergétique nationale que nous sommes en train de perdre si nous laissons notre parc nucléaire vieillir et se réduire, ce qui nous a assuré longtemps une production suffisante et la moins chère d’Europe…
Jusqu’à ce que le démantèlement d’EDF introduise la privatisation de sa distribution par des sociétés qui ne la produisent pas mais à qui il faut la facturer moins cher que son coût réel pour qu’elles fassent des bénéfices sur notre dos, une fois le service public bradé au privé. Car chacun sait que les prix des énergies n’ont pas attendu la guerre en Ukraine pour flamber.
Entre 2006 et 2020 écrivent les comités sociaux et environnementaux d’EDF de l’hydraulique, “les tarifs de l’EDF ont augmenté de 60% ” ! Un tarif calculé à à partir du gaz et de la tonne de CO2 ? Or l’électricité produite en France n’utilise pas de gaz et ne produit pas de CO2. La commission européenne fait même pression pour qu’EDF cède ses centrales hydrauliques à des gestionnaires privés !
Un pôle public de l’énergie…qui regroupera l’ensemble des entreprises publiques et privées
Voilà ce qui explique la ténacité de Fabien Roussel à vouloir sortir le plus vite possible des énergies fossiles pour produire de l’électricité décarbonnée à travers un mix nucléaire ET éolien, solaire et hydraulique, en attendant mieux. Ce qui nous permettrait de garantir et d’étendre notre souveraineté énergétique. Un mix 100% public et 100% décarboné. (point 55 de son programme)
Il est le seul à gauche à tirer les leçons de 40 ans de politiques d’austérité et de privatisations censées faire baisser les prix par la concurrence “libre et non faussée” que Macron veut encore et toujours amplifier. Le seul à faire le lien entre les deux : privatisations et pertes du pouvoir d’achat des salariés et des usagers au seul profit des actionnaires. Le seul à proposer de faire des énergies un bien commun géré par un pôle public dans lequel les salariés et les usagers seront représentés.
Il en détaille le contenu et la cohérence dans 27 chapitres de son projet de société : les transports collectifs, un bien commun, le fret ferroviaire et pluvial, principaux facteurs de dépollution, rénovation des logements et bâtiments : une loi de programmation, une impulsion à la recherche, les taxes abaissées, un nouveau destin pour l’agriculture et notre indépendance alimentaire visant la qualité, de nouveaux pouvoirs aux salariés.es…les incidences sur le pouvoir d’achat.
Fabien Roussel incarne une vision de notre société qui cesse de privilégier les intérêts privés d’une minorité au détriment de l’intérêt général garanti par le développement des services publics.
Evidemment, ce n’est pas du tout la conception de ceux qui nous gouvernent et qui agissent au nom de la France ! Ils ne rêvent que de perpétuer l’ordre ancien. Ils s’y emploient et sont au pouvoir pour ça sous la même bannière du libéralisme en crise profonde.
N’aurait-on pas le droit de rêver à une autre société de partage où tout n’est pas marchandise et pensé en termes de profits pour une minorité mais où la justice sociale, la même pour tous s’applique sans discrimination d’aucune sorte, que le droit au bonheur, à une vie digne et libre soient assurés à chacun tout au long de sa vie…pour qu’il s’y épanouisse.
Utopie…peut-être mais saine et à notre portée qui ne demande qu’à s’exprimer.
René Fredon