Présidentielle :Falco confirme : il rejoint Macron

 

Il s’en passe des choses pendant ces vacances d’été marquées par la volonté du pouvoir d’imposer la vaccination à certaines catégories de personnels sous peine de perdre leur emploi et de rendre obligatoire un pass-sanitaire qui va diviser les Français.es en deux catégories de citoyens : les bons et les mauvais !

Faisant se lever une colère populaire puissante et hétérogène dans laquelle se glisse une extrême-droite déçue, nationaliste et raciste, au risque d’en détourner les objectifs. Ce n’est pas nouveau. S’opposer à la vaccination obligatoire des soignants avec sanctions lourdes et au pass-sanitaire discriminatoire n’est pas s’opposer à la vaccination librement consentie.

Depuis le discours de Macron le 12 juillet déclinant son programme électoral de 2022/2027 la situation sanitaire de nouveau s’aggrave. Avec le variant Delta plus contagieux, remettant en cause le “retour à la normale”(?) annoncé, le pouvoir durcit l’état d’urgence en train de devenir la méthode permanente et renforcée dans toute une série de décisions contraires au droit du travail comme aux libertés publiques et individuelles à travers des lois précipitées et toujours plus contraignantes qui tournent le dos à une démocratie digne de ce nom.

Si tant est qu’on peut qualifier de “démocratie” le pouvoir absolu du capital, sa soif de profits et la domination d’une classe ultra-minoritaire qui décide à travers les Etats et leurs dirigeants dits “libéraux”, ce qui est bon pour elle et qu’il faut perpétuer. Quitte à mettre la planète à feu et à sang et à promettre ce qui n’est jamais tenu que ce soit sur le plan social ou environnemental !

Autre temps fort tout récent, dans le prolongement des dernières élections régionales et départementales ignorées par les 2/3 des électeurs.ices, le parti de Macron et celui de Le Pen ont essuyé des revers cinglants. Mais la droite classique, comme la gauche, ont, grosso modo, réussi à sauver les situations acquises sur fond de désaffection historique des urnes !

La région PACA a été le théâtre d’une manoeuvre d’ampleur : le président LR sortant Muselier, inquiet pour sa réélection, a proposé au premier ministre Castex qui s’est empressé d’accepter -à moins que ce soit l’inverse ?- La liste LREM  a été retirée pour faire bloc face à un RN menaçant. Et ça a marché !

Mais quel bazar dans la maison-mère ? Au point que les deux présidents des métropoles de Nice et de Toulon ont pris leurs distances et quitté leur parti de toujours avec grand fracas. Muselier qui avait succédé à Estrosi à la présidence de la région, a fait “sa” liste comme il l’entendait en tenant tête à sa famille politique, sans la quitter. Preuve, s’il en était besoin, de la proximité idéologique des LR avec Macron qui a choisi deux premiers ministres issus de leurs rangs ainsi que les ministres des finances, de l’intérieur, de la culture…et j’en oublie.

Voilà qu’il a quelques soucis avec son ministre de la justice, star du barreau, mis en examen pour conflits d’intérêt ! Une première. Non seulement il ne démissionne pas comme attendu mais Macron et Castex le soutiennent. Il est vrai que le condamner serait se condamner soi-même pour l’avoir nommé à ce poste où il fait l’unanimité -ou presque- des magistrats contre lui.

Et puis cette affaire d’espionnage mondial, Pégasus, des plus monumentales, partie d’Israël et visant Etats, entreprises et individus…qui ne s’assume pas et cherche à se faire oublier car elle pollue un peu plus tout un système fondé sur la compétition économique et géo-politique où tous les coups sont permis, même les pires. La finalité c’est de “réussir”…peu importe comment !

L’appel des 380 élus (1)

Le 18 juillet “382 élus de différentes sensibilités, dont Christian Estrosi (ex-LR), Hubert Falco (ex-LR), Martine Vassal (LR), Jean-Luc Moudenc (LR) et François Rebsamen (PS) saluent la récente prise de parole d’Emmanuel Macron et le courage des décisions prises”

Dans le Var, outre Falco, on y trouve les maires de Bormes, Brignoles, Callian, Cannet-des-Maures, St Tropez, La Celle, Le Revest, Le Thoronet, Solliès-Ville, Verignon, Villecroze, tous adoubés par Falco du temps où il était le grand “patron” des LR.

Ce que n’a pu faire La République En Marche, à savoir son implantation locale, départementale, régionale…avec ses députés sortis de l’ombre, dont près de 50 ont quitté le navire. L’initiative de la macronie par l’intermédiaire d’un député (PS jusqu’en 2017), Stéphane Travert, ancien ministre de l’Agriculture et président d’une association “La République ensemble” s’est donnée pour vocation de fédérer les territoires autour de…Macron à la veille des Présidentielles.

Si les LR, satisfaits d’avoir sauvé les meubles mais toujours divisés par l’ambition de leurs présidents de région, échouent à dégager un candidat labellisé, les signataires, eux, engagés derrière Macron ont déjà “changé d’âne” et ouvert une brèche dans la recomposition politique dont rêve le Président-des-riches dont le peuple subit les régressions au quotidien sur tous les plans : social, économique, écologique, sanitaire, politique…

On est toujours dans la recomposition pour mieux déployer les solutions néolibérales qui visent à soigner les intérêts privés au détriment de ceux des classes populaires et moyennes qui vivent dans l’insécurité du lendemain, pour eux et leurs enfants quand ce n’est pas dans la pauvreté qui gagne du terrain.

Que l’on songe à ce que Macron veut faire de notre système de retraites : travailler et cotiser plus longtemps, jusqu’à 64 ans et toucher moins à la retraite ? Il envisage même de réduire les retraites complémentaires donc, là encore, le pouvoir d’achat des plus modestes…ce qui ne peut qu’aggraver les inégalités sociales. Ce qu’il fait de notre système public de santé, de notre Education nationale, de la loi SRU imposant aux maires un quota de logements sociaux. Dans notre région cette loi est en panne, les maires de droite préfèrent payer des amendes. C’est l’association régionale des organismes HLM qui en fait le constat.

Mais quand il faut vendre un terrain public de plusieurs hectares à un promoteur privé, à Toulon, pour y développer un projet de santé privé, donc à but lucratif, à proximité de l’hôpital public de Sainte-Musse, Falco trouve aisément le terrain, mettant en avant sa capacité à trouver un investisseur qui met 45 millions dans l’opération.

C’était ce qui lui avait valu pas mal d’observations de la Chambre régionale des comptes dans la vente à Bouygues, de l’ancien hôpital Font-Pré, en dessous de l’estimation des Domaines pour l’opération immobilière de “l’éco-quartier”. Avec fort peu de logements accessibles aux plus mal logés sur les 700 et quelques réalisés.

Evidemment on ne saura jamais le taux de profits de ces opérations immobilières d’envergure et de longue durée, pour les investisseurs qui, en général ont des intérêts dans la gestion de ces réalisations…bienfaitrices, comme chacun sait. Ils savent tellement bien renvoyer l’ascenseur.

D’où les affinités de Falco et de Macron. On n’en avait jamais douté.

Nous y reviendrons.

 

René Fredon

 

(1)

https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-plus-de-300-elus-locaux-de-tous-bords-saluent-le-courage-des-decisions-prises-par-emmanuel-macron-4058384

 

Présidentielles : FALCO confirme : il rejoint Macron.